يد واحده ما تصفق

Yedd ouahda ma tsafek
Une main toute seule ne peut pas applaudir

vendredi 28 décembre 2012

"J'ai quitté mon soleil. J'ai quitté ma mer bleue. Leurs souvenirs se réveillent. Bien après mon adieu "


Nous poursuivons sur l'histgeobox l'exploration des mémoires de la guerre d'Algérie. Après Slimane Azem et Médine, l'étude de la chanson "Adieu mon pays" d'Enrico Macias permet d'aborder la mémoire des Pieds-Noirs.


 

jeudi 27 décembre 2012

Paris en guerre d'Algérie : une exposition à ne pas rater !

"L’exposition ne dure que jusqu’au 10 janvier, il faut donc se dépêcher car ce serait vraiment dommage de ne pas s’y rendre. Dans le frais enclos couvent des Cordeliers se déploie une muséographie très élégante, toute en courbe et transparence, évoquant Paris par les quelques bancs publics qui invitent le visiteur à se poser un instant pour en goûter l’atmosphère. Paris est alors en guerre, en guerre d’Algérie. Et alors c’était comment Paris pendant la guerre d’Algérie ?

L’exposition fait la part belle aux différents acteurs et aux différentes façons dont ils furent affectés par le conflit. Rappelant les conditions de vie des Algériens du département de la Seine, mais aussi des Parisiens durant la guerre, l’exposition donne à voir la pluralité des parcours, des engagements des habitants de la capitale : travailleurs exilés en France, étudiants et intellectuels militants de la cause algérienne, policiers, spectateurs anonymes ou célèbres de la radicalisation du conflit, acteurs individuels ou collectifs du drame. Le foisonnement des documents de toute nature nous permet de saisir la situation dans toute sa polyphonie et sa complexité. La restitution proposée loin d’être linéaire, met en avant les aspérités, les détours, les paradoxes de la situation parisienne."





mardi 11 décembre 2012

"Lorsque ma part algérienne s'exprime dans le micro de la vie"

 Médine dans les rues d'Alger tel qu'il apparaît dans le clip

L'année 2012 a vu fleurir les publications et commémorations d'une guerre aux noms différents selon le regard porté : simples "évènements" ou "guerre sans nom" pour les uns, "guerre de libération nationale" ou "d'indépendance", "révolution", "jihad", "guerre d'indépendance des Algériens" pour les autres  ou simplement "guerre d'Algérie". Nous avons voulu revisiter certains évènements de cette guerre tout en réfléchissant aux différentes mémoires qu'elles a engendrées. Sur l'histgeobox, nous vous proposons de mener cette réflexion en suivant pas à pas le rappeur Médine
 
 

mercredi 5 décembre 2012

« ITINÉRAIRES CROISÉS Vosges Algérie / Algérie Vosges – 1830 → 1970 »



A l'occasion du cinquantenaire de l'indépendance de l'Algérie, les Archives départementales des Vosges organisent une exposition exploitant ses propres archives et des documents ou objets prêtés par des particuliers. Saluons cette initiative qui permet d'explorer les relations entre le département et l'Algérien, depuis l'époque de la conquête par les Français jusqu'aux années 1970.
La première partie de l'expo est consacrée surtout au XIXe siècle, époque de la colonisation de l'Algérie par les Français. Sont ainsi évoqués l'installation de Vosgiens de l'autre côté de la Méditerranée, les liens commerciaux entre des entreprises vosgiennes et l'Algérie. Puis vient le temps de la guerre évoquée par de nombreux documents d'archives sur la surveillance des Algériens vivant dans les Vosges, par des photographies et des tracts. L'immigration algérienne dans le département est replacée dans la longue  durée, depuis les premières arrivées de l'entre-deux-guerres jusqu'aux mobilités des Trente glorieuses. La question des "rapatriés" (Harkis et pieds-noirs) est enfin abordée au travers de la question du logement et de l'insertion, en particulier à Saint-Dié et Epinal-Golbey.

Malgré le caractère quelquefois un peu décousu, cette exposition rend vivant un sujet douloureux et sensible pour beaucoup. Quelques aspects ont été pour moi des découvertes. Ainsi les liens avec le canton de Guelma, encouragés à partir de 1959 par le plan de Constantine et qui aboutissent à un patronage et l'accueil d'enfants dans des centres de vacances à Plainfaing durant deux étés (1960 et 1961) .




Saluons le travail des commissaires de l'exposition (Nicole Roux, Anne Fouray, Alexandre Laumond et Nicolas Schaub.
Voyez le dossier de presse. Un catalogue très intéressant est édité, il reprend les documents et textes de l'exposition ainsi que d'autres qui n'ont pu être présentés (au prix de 15 euros). Le site des Archives. L'exposition est gratuite et se déroule jusqu'au 23 février 2013.


mercredi 26 septembre 2012

Ernest Pignon-Ernest et la Guerre d'Algérie

Dans le cadre du chapitre du programme de Terminale sur "l'historien et les mémoires de la Guerre d'Algérie", une des élèves de Terminale L d'Epinal, Nina Drocourt,  nous a présenté quelques œuvres d'Ernest Pignon-Ernest. Voici un extrait de cette présentation. Un grand merci à Nina.


Eléments biographiques :
Ernest Pignon-Ernest (né en 1942 à Nice) est un plasticien, précurseur de l’art urbain en France qui, à dix-neuf ans, dût partir comme soldat en Algérie faire une guerre qu’il considère comme « l’évènement le plus violent de sa vie» puisqu’il annonce notamment que «cette guerre d’Algérie est à l’origine de sa conscience politique».

Son œuvre au service de la mémoire de la Guerre d'Algérie :

La première œuvre qu’il compose en hommage à cette guerre « destructrice » (1962) est une réappropriation de Guernica de Picasso, où le taureau est habillé d’une tenue militaire camouflée. Ernest Pignon-Ernest a ébauché dans cette représentation ce qui allait singulariser sa démarche artistique : derrière son art, il prend une réelle position qui s’apparente explicitement à un acte militant. Soldat en Algérie quelques mois avant l’indépendance, il « dit » d’un geste son refus de cette guerre et des violences qui l’accompagne en mobilisant ce qui est devenu l’image emblématique de tous les massacres. L’animal peint sur une page de La dépêche d’Alger fait immerger une certaine mémoire meurtrie, où émergent colère et remords, sur le terrain le plus banal, le plus quotidien comme si deux formes d’informations se conjuguaient. Le taureau de combat n’est plus la bête farouche et noble des arènes mais un minotaure aux ordres du gouvernement français et son uniforme l’enrôle, en fait un instrument de répression, une arme sans état d’âme. Il y a dans cette œuvre brutale un fond de souffrance, d’effroi et de fragilité : à la pliure le journal est déchiré, les cornes de l’animal encadrent les avis de décès et les brèves imprimés en arrière fond ne parlent que de règlements de compte. Le peintre témoigne ici d’une tragédie sombre sans accent héroïque, d’une sale guerre à l’agonie, où il s’est trouvé impliqué à son corps défendant. Sa peinture remplit ainsi une double fonction, celle de dénoncer aux yeux de tous et celle d’exorciser pour soi.



Œuvre de Pignon-Ernest sur les marches du métro Charonne, 1971
«Sur les parois de l’oubli », hommage d’Ernest Pignon-Ernest aux morts de Charonne :

Dans le besoin perpétuel d’exorciser une mémoire trop pesante, le plasticien réalise en 1971 un hommage aux morts de la manifestation de Charonne et à propos de son œuvre il déclare : « Le métro Charonne est autant un caveau qu'une pierre tombale. Quand je colle une affiche dans ce lieu, je fais remonter à la surface le souvenir du drame qui s'est passé dix ans auparavant. La bouche de métro provoque une cassure avec le trottoir. Les affiches collées sur les marches, accentuent encore plus cette rupture. Le corps s'en trouve modifié, il est littéralement démantibulé. Cette idée se renforçait par le piétinement des usagers. Ils sont obligés d'emprunter cette entrée et de fouler les affiches collées sur le sol, cette intervention se télescopant sur la guerre d’Algérie ». Dans son combat pour dénoncer les pratiques de la guerre d’Algérie, l’artiste utilise donc la mémoire collective en affichant ses œuvres dans des espaces liés au combat pour la liberté notamment les quais de Seine d’où on a jeté des algériens en octobre 1961 : « C’est là que j’ai compris comment, en inscrivant mes images dans un lieu, je stigmatisais les lieux en quelque sorte. Je prenais le lieu à la fois - c’est le cas au métro Charonne - comme un objet plastique, c’est-à-dire ce trou dans la ville, ce qu’il infligeait aux images, cette espèce de rupture des corps collés sur les marches, cette espèce de violence qui était faite à l’image et en même temps pour ses qualités symboliques, le souvenir des morts du métro Charonne ».

Nina



Le parcours Maurice Audin réalisé à Alger en 2003

 Pour prolonger ce travail, évoquons rapidement une oeuvre plus récente effectuée par Ernest Pignon-Ernest à Alger en 2003. Il s'agit d'un hommage au mathématicien et militant anticolonialiste Maurice Audin, enlevé, torturé et tué par l'armée française en 1957. Des portraits en pied de Maurice Audin ont été réalisés sur les lieux où il a vécu et où il a souffert. Le corps de Maurice Audin n'a jamais été retrouvé. Avec l'aide de sa veuve Josette Audin, Pignon-Ernest a voulu symboliser "les dérives, les monstruosités de la guerre coloniale et le courage, la dignité, les sacrifices de ceux qui se sont élevés contre cette guerre déshonorante pour notre pays." (extrait d'un entretien au quotidien L'Humanité à lire en intégralité ici).

Dans ce travail comme dans les précédents, Ernest Pignon-Ernest se place donc résolument du côté de la mémoire des militants anticolonialistes, en particulier des communistes.


Le site d'Ernest Pignon-Ernest


vendredi 1 juin 2012

Quand la Tunisie observe les constitutions européennes: l'exemple de la Hongrie.

Les élèves après s'être attachés à leur constitution et au changement actuel de la Tunisie, se sont penchés sur la constitution de la Hongrie.
Lire les travaux....

lundi 28 mai 2012

La Tunisie: état des lieux à travers la presse locale et internationale

Les élèves ont eu pour objectif de réaliser une revue de presse sur le sujet" La Tunisie actuelle".Cette revue de presse doit permettre de faire un état des lieux de la Tunisie depuis la Révolution .Il leur a été demandé de consulter la presse locale tunisienne, française et internationale.




Vous trouverez ci joint les travaux des 5 groupes.



Lire les travaux ....



jeudi 24 mai 2012

La France à l'heure des élections présidentielles, regard du Maghreb...

Les élèves ont eu pour objectif de réaliser une revue de presse sur le sujet" la France à l'heure des élections".Cette revue de presse doit permettre de faire un état des lieux de la France jusqu'aux résultats des présidentielles.Il leur a été demandé de consulter la presse locale tunisienne, française et internationale.
Vous trouverez ci joint les travaux des 5 groupes.



jeudi 29 mars 2012

Présentation collective de la 1ére S1 groupe 1

Vous devez être impatients de lire les articles du premier groupe de la première S 1, du moins c'est le but de cet échange... Mais il est primordial que vous sachiez qui va vous écrire. Vous pensiez que nous étions d'honnêtes petits élèves et bien cette présentation vous fera surement changer d'avis. Oh bien sur nous sommes une classe de première scientifique, nous n'avons pas de griffes et pas de cornes, mais nous sommes bien différents du commun des mortels (ça fait peur !).Ma camarade et moi (c'est la galanterie) avons pris la grande responsabilité d'essayer de vous décrire ce groupe bien singulier. En effet, nous nous mettons peut-être en danger en faisant une présentation fidèle à la réalité mais c'est avec courage que nous nous devons pour vous révéler la vérité rien que la vérité. Alors si certains nous qualifient de bavards et de turbulents nous préférons nous décrire tout simplement comme fantaisiste ou encore comme d’originaux rêveurs recherchant la patrie parfaite, mais nous avons vite compris que c'était une utopie. Si le livre de Thomas More la recherchait nous étions tout comme ces hommes en quête d'une renaissance pour la Tunisie.
Pour cela Comme vous le savez déjà nous avons essayée d’écrire une constitution, on rêvait de grande liberté de valeurs, nous devions être les héros qui ferait mieux et dépasserait tous ces soi disant hommes politiques que nous entendons à la radio à la télé dans des débats disons plus qu’animés. Mais comme nous vous l’avions promis la vérité est de mise et notre constitution a été sur certains points une porte ouverte a la dictature pour tout vous dire je crois même me rappeler voir notre professeur les yeux exorbités devant certaines de nos propositions et quant à nos débats et conversations, ils n’avaient rien à envier à ceux de nos chers politiciens. Cette constitution loin d’être parfaite a été tout de même la chance pour nous d’essayer d’accorder le plus de libertés à un pays qui longtemps en a été privée et reflète les différences entre les élèves de notre groupe (c’est ce qui fait notre charme).

lire notre constitution....

mercredi 21 mars 2012

présentation des 1ére S2 groupe 1

Nous vous saluons cher(e) lecteur(trice), ici Anis et Inès de la classe de 1°S2 du lycée PMF pour vous présenter le premier groupe de la classe.

Il est composé d'élèves aux idées opposées, c'est pour cela que nous n'avons pas pu nous mettre d'accord et écrire une "pseudo-constitution".

Lors des débats sur les termes de notre constitution , les prises de position se sont fait sentir. Concernant la laïcité, l'ouverture des marchés tunisiens ou encore les pouvoirs du président le débat fut vain sous les yeux fatigués de notre professeur Mme Gailmain.

Le résultat final fut assez décevant, comme nos notes d'ECJS malgré les débats prometteurs.( absence de constitution finale)
Maintenant, nos chères camarades et nous mêmes allons vous présenter trois sujets d'actualités :

Le premier est la situation politique et sociale de la Tunisie après le Révolution des Jasmins. Dans cette atmosphère revolutionnaire qui entre le gouvernement, la constituante et la rue qui va obtenir gain de cause?

Le second dresse un bilan de la politique et de la société de la France à la veille des élections. En fin de mandat décevant, quels sont les avantages et les inconvénients du gouvernement actuel et quel résultats pouvons-nous prédire aux élections présidentielles de 2012?

Enfin le dernier étudie la nouvelle constitution de la Hongrie, les dérives antidémocratique de celle-ci et pose une réponse possible sur les inquiétudes de l'Union Européenne concernant l'avenir de ce pays.
Le premier travail sera présenté par : Omar, Walid, Aziz, Maya, Malek et Anis.Le second par : Slim, Ines, Sonia, Meriem, Manon et Amel.

Enfin, le troisième par : Nour, Essia, Ramata et Ines.

mardi 13 mars 2012

La guerre d'Algérie, une émission sur France inter

Alger, place du gouvernement...

1ére S1 groupe 1


Si entendre la phrase « nous allons réécrire la constitution tunisienne » semblait annoncer un travail titanesque, j’étais encore loin du compte. Et pour tout vous dire, ce travail aura eu pour premier mérite l’apprentissage de l’humilité, je pense, pour une majorité d’entre nous…quoique.




Faisant partie du groupe d’élèves s’étant attaqué avec beaucoup d’insouciance (je dois l’avouer) à ce travail, jamais il ne parut plus difficile de me mettre d’accord avec d’autres personnes. Etant de nature quelque peu obstinée dirons nous (confession du jour) cet exercice a pu me paraitre plus difficile qu’à certains. Des valeurs ou encore des idées qui me paraissaient si logiques et déjà acquises ne l’étaient apparemment pas pour tout le monde. Mais surtout, faire face à des idées si différentes des miennes et les accepter était primordiale pour notre travail. Comme il a été déjà évoqué dans la présentation de notre groupe, nous sommes une classe que l’on pourrait qualifier de fantaisiste, alors imaginez enfin pour notre groupe la difficulté pour se mettre d’accord et s’écouter, nous qui nous nous n’entendrions même pas sur le choix d’un simple repas. En tout cas, tout ca pour dire que notre groupe a rencontré, il est vrai, des difficultés d’entente mais je pense qu’au final cette constitution était tout de même une belle représentation d’avis si différents. Pourtant notre volonté de mettre en place un gouvernement trop utopique ou encore à vouloir des changements radicaux, qui est je pense une volonté que tous les tunisiens partagent , nous a menés a rédiger certains articles qui sont en effet une porte ouverte à la dictature. Comme le fait d’accorder le commandement des armés à un militaire ( grosse erreur ) mais comme on dit on est ici pour apprendre. Enfin après avoir fait ce travail je pense qu’à l’ avenir je serais surement plus indulgente mais aussi encore plus vigilante au travail « monstre » que nous avons confié à l’assemblée constituante. je pense que le principal but de notre constitution était de retirer une majorité de pouvoirs des mains du président le transformant presque ( je dis bien presque) en une figure ayant pour seule attribution de sourire aux caméras et essayant surtout de répartir ces fonctions en plusieurs assemblées et hommes élus par le peuple. Je pense donc que c’est cette répartition qui a été la plus difficile et a pu fausser notre jugement. Enfin, nous avons essayé dans cette constitution de réparer certaines erreurs inscrites dans la première ère mais aussi d’y inscrire tous les droits, les valeurs et surtout les devoirs qui nous paraissaient nécessaires pour commencer cette nouvelle ère et éviter un avenir funeste, qu’ont connu plusieurs pays avant nous. Enfin pour finir ce bilan qui s’allonge, il me semble important si je dois faire une petite synthèse sur la situation en Tunisie de rappeler les événements qui ont eu lieu il y a quelques jours où le drapeau de notre nation a été arraché et remplacé par le drapeau des extrémistes. Cet événement est non seulement, je le pense, une offense à tous les tunisiens mais aussi un des événements représentatifs (je suis sur qu’il se retrouvera dans un futur livre d’histoire de 1 ère S après une énième reforme de l’éducation nationale) de la situation de la Tunisie. C’est-à-dire un pays dont la révolution est menacée par des partis extrémistes qui, par leur présence, veulent imposer une seconde dictature mais surtout le geste de cette femme essayant de remettre le drapeau tunisien en place est une belle démonstration de la volonté des tunisiens : ne plus croiser les bras devant leur pays détruit. Une leçon pour nous tous et surtout pour tous les pessimistes.








Alors comme me l’a conseillé une femme qui se reconnaitra surement en lisant cette synthèse, il ne faut surtout pas baisser la tête ni les yeux devant ces partis « qui s’affirment messager des vrais dires de dieu », continuer comme elle me l’a conseillé à porter des robes par exemple si on le souhaite (ou encore à se regrouper en un groupe de femmes buvant des bières dans des bars en pleine ville de....... [au Maghreb] devant tous ces extrémistes après notre majorité bien sûr) sur ces quelques conseils je dirai pour terminer que l’écriture de cette constitution a eu surtout pour mérite de nous former, de nous apprendre à ouvrir les yeux et les oreilles sur le vrai sens des paroles ou des écrits de tous nos politiciens à nous jeunesse censée être le futur de cette nation ( il y a encore du travail nos professeurs vous le confirmeront ! ).
1 ere S 1 groupe 1




Notre Constitution....



La classe de 1ére L

Amis du jour, bonjour, amis du soir, bonsoir. Et surtout, bienvenue !Avant de commencer, il convient de nous présenter : nous sommes la Première L du lycée Pierre Mendès France, situé à Tunis, dans un petit coin de la Capitale qui se prénomme Mutuelleville. Nous sommes une petite classe, et je dirais même, une toute petite classe. Douze personnes, oui oui,, douze. Assez peut-être pour monter une équipe de foot (et encore !...) mais je vous entends vous demander comment cela est possible. Et bien, il suffit de nous imaginer comme une famille. D'ailleurs, c'est ce que nous sommes, une famille qui ne cesse de grandir et d'évoluer ensemble. Douze personnalités, douze humains avec leurs défauts, leurs qualités, leurs lubies, leurs chagrins, leurs rires. Mais surtout, surtout, douze petits blocs liés les uns aux autres. Et pourquoi pas partager ?Bref, assez parlé de nous, parlons un peu de ce que nous faisons. Vous n'êtes pas sans savoir (ou alors, vous avez vécu en apnée les 13 derniers mois) que nous avons vécu une révolution il y a maintenant un peu plus d'un an. Une révolution qui porte un nom, la Révolution du Jasmin. Quand des centaines, que dis-je des milliers de personnes sont descendues dans la rue pour clamer et réclamer le départ d'un président faux et retord au possible, pour réclamer leur dignité, la démocratie. Aujourd'hui, force est de dire que les choses ont bien changé. Mais nous ne nous attarderons pas sur ces évènements qui se sont enchainés si vite, qu'il paraît impossible de déceler le vrai du faux. Notre seule certitude étant qu'avec un amour aussi fort de sa nation et aussi enclin à se battre pour la démocratie, c'est le peuple seul qui pourra se dire, plus tard, dans un mois, ou un an, fier de l'avoir conquise. En attendant, les jours passent, et se ressemblent quelque peu. Mais quoi qu'il en soit, l'espoir est là. Et c'est ainsi d'ailleurs, que notre classe a rédigé, sous l'impulsion de notre professeur d'Education Civique Juridique et Sociale, Mme Gailmain, une Constitution. Une Constitution à coeur ouvert, à laquelle chacun a apporté son avis, sa contribution et son aide, mais aussi ses expériences, ses choix. Et la plus grande chose qu'ai pu nous apprendre ce travail, c'est surtout que malgré les désaccords, des personnes soudées arrivent à trouver une solution à chaque problème. Et à tous les problèmes. Il convient aussi de parler du travail que nous avons entamé ces derniers jours avec notre professeur, celui de nous interesser à trois sujets on ne peut plus différents : la situation actuelle en Tunisie, la France à l'heure de ces élections qui se rapprochent à pas de géants, et enfin la situation de la Hongrie en ces temps où l'ultra-conservatisme refait surface. Nous espèrons que vous aurez du plaisir à lire nos productions !Voilà tout pour aujourd'hui. Merci, pour ceux qui ont lu jusqu'au bout, d'avoir partagé avec nous ce que nous voulions expliquer et exprimer.La Première L !


dimanche 11 mars 2012

"L'abus de pouvoir" dans l'Algérie coloniale : entretien avec Didier Guignard

Au moment du 50ème anniversaire de la fin de la Guerre d'Algérie (entre mars et juillet 1962), nous avons voulu mieux comprendre les origines de la situation coloniale. La France a en effet pris progressivement le contrôle de l'Algérie à partir de 1830 mais sa politique a évolué au cours du XIXème siècle. Nous avons demandé à l'historien Didier Guignard de nous parler des changements qui interviennent entre la fin du Second Empire et l'installation de la IIIème République, régime qui relance la colonisation, en Algérie comme ailleurs, sous l'impulsion de Jules Ferry. Didier Guignard a soutenu en 2008 une thèse sur « L’abus de pouvoir en Algérie coloniale, 1880-1914 – Visibilité et singularité ». Les idées essentielles de cette thèse ont été publiées en 2010 dans un ouvrage paru aux Presses universitaires de Paris-Ouest. Il revient sur le système électoral mis en place, sur la question de la citoyenneté, sur la dépossession de la terre et sur l'instrumentalisation de l'antisémitisme.



1. Qu’est-ce qui change dans la situation administrative et politique de l’Algérie entre les années 1860 et les années 1880 ?

La chute du Second Empire et l’avènement de la IIIe République (1870) accélèrent le remplacement de l’administration militaire (« bureaux arabes » de cercle et de province) par une administration civile censée reproduire l’organisation métropolitaine (communes, départements). En réalité, les conseils élus (municipalités dans les « communes de plein exercice », conseils généraux) exercent leurs pouvoirs sur des superficies et des populations nettement plus importantes que dans l’Hexagone et en ne représentant que la minorité citoyenne. De plus, là où la présence européenne est quasiment nulle, d’immenses « communes mixtes » sont créées, gérées directement par des administrateurs civils, genre de sous-préfets aux pouvoirs étendus, nommés directement par le pouvoir central. Or ces diverses institutions locales vivent des subventions métropolitaines et des « impôts arabes ». En effet, pour ne pas décourager l’immigration, de nombreuses exemptions fiscales épargnent les Européens. Autrement dit, les élus français sont encouragés à dépenser l’argent des contribuables algériens ou métropolitains, sans avoir de compte à rendre à leur poignée d’électeurs. Ils sont donc très généreux avec l’argent des autres pour tous les équipements intéressant la minorité européenne (principalement en ville ou dans les villages de colonisation), beaucoup moins sur tout le reste du territoire. L’administration militaire n’était pas forcément plus généreuse ni moins violente mais elle avait le souci d’éviter les révoltes dans une période où la conquête n’était pas encore totalement assurée. Une partie importante des tâches administratives était alors déléguée aux chefs tribaux, généralement mieux acceptés que les élus français.


2. Qui possède la terre en Algérie à cette époque ?

C’est l’autre grand bouleversement des années 1860-1880 et je dirais le principal. Faute d’industrie, la terre est en Algérie la richesse essentielle. Le pays est assez densément peuplé au regard de l’espace utile, en milieu aride ou semi aride. Il faut penser aux parcelles cultivées mais aussi à l’importance des forêts et des autres zones de parcours pour les troupeaux. Or, dès le Second Empire, une vaste entreprise de classement de la terre est commencée selon les conceptions françaises qui distinguent : le domaine de l’Etat, la propriété privée et la propriété collective des « douars » (unité administrative désormais et non plus seulement un groupement de tentes ou de gourbis). C’est une révolution dans la manière d’accéder au sol qui remet en cause beaucoup d’usages établis par la coutume ou le droit musulman. Ce processus est accéléré au début de la IIIe République pour fournir des terres à la colonisation de deux manières : soit en redistribuant aux colons des espaces préalablement annexés par le domaine de l’Etat (sous forme de concessions de quelques dizaines d’hectares) ; soit en libéralisant le marché foncier une fois les Algériens reconnus propriétaires à titre privé (beaucoup d’entre eux étaient alors contraints de vendre pour payer l’impôt ou leurs créanciers). Cela a abouti concrètement à une vaste dépossession légale. Vers 1920, la propriété privée européenne réunissait 2,3 millions d’hectares. Il s’agissait de terres de culture, pour l’essentiel, sur un total de 3,8 millions seulement à cette époque. En ajoutant les autres espaces annexés par le domaine de l’Etat ou celui des communes, il ne restait donc que 45 % de surface utile aux Algériens alors qu’ils représentaient à la même date 84 % de la population et jusqu’à 94 % des ruraux (respectivement 13 et 3 % chez les Européens).
[Ci-contre : Affiche réalisée par la propagande coloniale au moment du centenaire de la conquête en 1930]


3. Pourquoi parlez-vous « d’abus de pouvoir » ?

Je me cantonne aux abus commis par les représentants de l’Etat colonial (élus et fonctionnaires français, auxiliaires algériens) et donne à cette expression une double signification : les actes eux-mêmes (faits de violence sur les personnes ou de corruption) et l’idée qu’on s’en faisait à l’époque (cette idée a évolué dans le temps et selon les groupes de personnes bien évidemment). Or le système administratif mis en place en Algérie au début de la IIIe République (droit foncier, régime de l’indigénat, décentralisation et régime électoral au profit de la seule minorité française) facilitait considérablement les actes abusifs. Le pouvoir local était devenu très lucratif et, du fait de l’étroitesse du corps électoral, il était gangrené par le clientélisme et la fraude électorale (en raison du petit nombre d’électeurs à satisfaire pour obtenir une majorité). Ces pratiques existaient aussi en métropole à la même époque mais sans commune mesure avec la situation dans la colonie. Les violences entourant les élections se banalisèrent au point d’aboutir à la fin du XIXème siècle à des troubles antisémites particulièrement graves dans les principales villes. En effet, les Juifs algériens avaient obtenu la citoyenneté française en 1870 et les candidats au pouvoir les pressaient de voter pour eux. Dans le cas contraire, ils pouvaient faire l’objet d’intimidations, être tabassés ou voir les vitrines de leurs magasins saccagés. Mais le régime de l’indigénat (1881) donnait aussi la possibilité d’infliger des amendes ou de jeter un Algérien musulman en prison pour un oui ou pour un non, en toute légalité. La liste des infractions spéciales à l’indigénat comprenait 41 motifs au départ dont la tenue de propos « offensants » contre la France ou un représentant de l’autorité, le non paiement des impôts, la circulation hors de la commune de résidence sans autorisation, le refus de répondre à une réquisition de main d’œuvre, etc. Le fonctionnaire armé de tels pouvoirs discrétionnaires pouvait ajouter des motifs personnels, assuré qu’il était de l’impunité. [ci-contre : Edouard Drumont, agitateur et publiciste antisémite élu député d'Alger, porté en triomphe par la foule en 1898].


4. Pourquoi ces abus n’ont-ils pas été remis en cause ? Ont-ils été dénoncés en Algérie ou en Métropole ?

Quand, dans les années 1870-1880, la plupart des institutions facilitant les abus furent mises en place, le Parlement et la presse parisienne montraient peu d’intérêt à l’Algérie. La difficile mise en place du régime républicain absorbait toutes les énergies en métropole. Les représentants des Français d’Algérie (6 députés et 3 sénateurs) étaient les seuls à relayer les doléances locales et ils prenaient soin de s’inscrire dans les majorités républicaines pour mieux défendre leurs projets de loi. Dans le même temps, la colonie était soumise au régime des décrets qui permettait de faire passer un grand nombre de textes organisant la domination des colonisés sans que le Parlement eût son mot à dire : ainsi pour le régime de l’indigénat (1881), la sous représentation des Algériens musulmans dans les conseils municipaux (1884) ou les nouvelles charges fiscales qui les frappaient (1886). Le tournant eut lieu en février 1891 à l’occasion d’un grand débat au Sénat. Les critiques fusèrent contre l’administration en Algérie, sans doute inspirées par Jules Ferry qui faisait alors sa rentrée politique, six ans après sa chute comme chef de gouvernement sur la question des crédits militaires au Tonkin. La tonalité était que la colonisation telle qu’elle était pratiquée en Algérie ne permettait pas une « œuvre civilisatrice ». Les orateurs dénoncèrent ainsi les violences des agents de l’Etat, la spoliation foncière, la lourdeur des « impôts arabes », l’importance des dépenses publiques ne profitant qu’à une minorité, etc. L’objectif était de malmener le gouvernement en place pour satisfaire des ambitions politiques. Mais des oppositions beaucoup plus redoutables à droite (conservateurs, nationalistes, antisémites) comme à gauche (socialistes) saisirent la balle au bond pour fragiliser le régime républicain dans les années 1890. Les « scandales algériens » devinrent ainsi un thème à la mode, dans le sillage du scandale du Panama (1892) et avant l’affaire Dreyfus (1898). Le grand déballage occupait désormais la une de la presse nationale, alimenté par les plaintes de victimes ou d’opposants locaux, les enquêtes administratives ou judiciaires diligentées sur place et les sanctions d’élus prononcées dans la foulée (suspensions, révocations, peines judiciaires). La chambre des députés prit rapidement le relais du Sénat pour donner encore plus d’écho à ces affaires d’abus de pouvoir. Les antisémites parisiens furent les plus habiles à exploiter ce filon algérien, entretenant une correspondance avec l’opposition française locale, en vue de remporter les élections municipales, départementales et législatives. C’est dans ce climat que furent déclenchés les troubles antisémites dans les principales villes d’Algérie (1896-1900).
Il s’agissait de forcer l’électorat juif à s’abstenir pour remporter plus facilement les scrutins et la manœuvre réussit pleinement ! C’est pourquoi le gouvernement à Paris organisa la riposte à partir de 1898 en essayant de tarir l’information sur les abus coloniaux. Pour cela, il acheta le silence des politiciens locaux en leur concédant l’autonomie financière. Les Algériens spoliés ou violentés furent dissuadés de porter plainte (comme ils commençaient à le faire dans les années 1890) par l’instauration de nouvelles institutions dissuasives, tels les tribunaux répressifs (1902). La plupart des dossiers intéressant la colonie furent progressivement retirés de l’attention du Parlement et les journalistes furent conviés à un voyage du président de la République en Algérie et en Tunisie (1903) mais seulement pour célébrer « l’œuvre accomplie ». On parla beaucoup moins d’abus coloniaux dans les années 1900 comme s’ils avaient disparu...


[La visite du Président de la République Emile Loubet en Algérie en 1903; source]

5. Finalement, quel est le lien entre les "scandales algériens" et la question de l'antisémitisme ?

Rappelez-vous qu'en lançant "La Libre Parole" en 1892 (6 ans après le succès phénoménal de "La France juive"), Edouard Drumont se fait fort de dénicher chaque jour un scandale pour entretenir l'indignation de ses lecteurs contre la "République corrompue" et "cosmopolite" (dans le sillage du boulangisme). L'affaire de Panama sort dans ses colonnes en 1892, les "scandales algériens" serviront la même cause à partir de 1895. J'ai démontré dans mon livre comment se mettent en place les correspondances de "La Libre Parole" avec divers opposants français en Algérie intéressés par la conquête du pouvoir local et comment le déclenchement des troubles antisémites en Oranie puis dans l'Algérois est planifié depuis Paris en vue de la candidature de Drumont à la députation d'Alger (il est élu triomphalement en 1898 ; les 3 villes principales, 4 députés sur 6 et la majorité des sièges aux conseils généraux en Algérie tombent dans les mains des "antijuifs" entre 1896 et 1898).

Un grand merci à Didier Guignard


Pour prolonger :

lundi 5 mars 2012

La journée des tomates.
Introduction: Remise en place du contexte historique
La journée des tomates fut l'un des faits marquants de l'histoire commune entre l'Algérie et la France. Les relations entre la France métropolitaine et l'Algérie française étaient à ce moment là en période de tensions. En effet de nombreux événements participent au "froid" ambiant. Tout d'abord, Guy Mollet, actuel président du conseil des ministres, décide de remplacer le ministre résidant: Jacques Soustelle, très apprécié par les dits "pieds noirs" pour son opposition au FLN (Front de Libération National en Algérie) par le général Catroux, qui, en opposition à son prédécesseur, favorise les négociations. Celui-ci n'entrera cependant jamais en fonction, suite aux manifestations du 6 février à Alger. Cette tentative demeurera cependant comme une preuve inébranlable du fait que Guy Mollet n'avait pas d'autres objectifs que les négociations pacifiques. Celui-ci, renouvelle d'ailleurs ses objectifs dans un discours publique le 4 février 1956.

Portrait de Guy Mollet

I. Les objectifs d'avant l'événement.

(Regarder la vidéo)



Guy mollet s’inquiète des deux « sortes » de résidents en Algérie, tout d’abord il évoque les européens qui sont là bas, notant leur danger permanent et leurs renouvelant son soutient. Ensuite il évoque les musulmans d’Algérie et les appelants même « frères » mettant au premier plan ses intentions fraternelles à leurs égards. Par la suite, il rappelle le combat à l’origine de leur relation d’amitié : la deuxième guerre mondiale. Immédiatement, il annonce les différents objectifs concernant le maintient de cette relation et le premier, le plus important, n’est autre qu’éviter un bain de sang : « sa tache essentielle est que le sang ne coule plus en Algérie ». Il est ici question de la tache du gouvernement dont lui même est le plus haut placé. Il annonce clairement des ambitions pacifiques, et une volonté totale de paix malgré les désaccords actuels. Par la suite, il souligne son intention du respect des algériens et de leur culture en promettant l'égalité totale entre tous les algériens afin de maintenir des relations saines et fraternelle entre les deux régions. Cependant, il ne remet jamais en question le statut de l'Algérie face à la France et n'évoque jamais son indépendance.

II) Les faits de la journée et ses conséquences


(Regarder la vidéo)


La visite de Guy Mollet à Alger avait pour but la mise en place du général Catroux. Cependant, à peine arrivé au monument au mort, endroit où il avait prévu de déposer une gerbe, la tension extrêmement palpable depuis le début du voyage éclate directement sur un bombardement: des tomates et fruits en décomposition voire des pavés de pierre. Guy Mollet se dira lui même profondément choqué par ces manifestations d'étudiants majoritairement présents. Celles-ci auront pour impact direct la démission de Catroux, annoncée seulement 17 heures après les événements. Guy Mollet en revanche revendiquera ne pas tenir compte de cet incident pour la suite de la relation franco-algérienne.
Malgré les promesses qu'il a tenu devant l'état français, la situation en Algérie se dégradera fortement, notamment avec la mise en place de Robert Lacoste, réputé pour son engagement contre le FNL et sa volonté de garder l'Algérie rattachée à la France. Guy Mollet optera également pour une politique de répression bien lointaine de ses promesses de négociations pacifiques et d'égalité entre français métropolitain, catégorie dont les pieds noirs font partie, et les algériens. Ainsi, la durée de service militaire de 18 mois à la base augmenta brusquement pour atteindre les 27 mois. De même, l’effectif militaire en Algérie doubla en 6 mois, passant de 200 000 soldats à plus de 400 000 par l'envoie du contingent notamment.
 Manifestation à Alger

Conclusion:
Ainsi, les promesses et les valeurs annoncées lors de son discours n'ont pas du tout été respectées par Guy Mollet. Au contraire, celui qui promettait la paix et l'égalité pris des décisions qui débouchèrent directement sur la guerre, bien que le terme employé à l'époque fut "événements algériens". On notera également la mise en place de la torture, qualifiée de mesures antiterroristes et dont les conséquences furent atroces pour les victimes de celle-ci.

dimanche 4 mars 2012

présentation des 1ére S1 groupe 2



Nous voilà donc, élèves de première S au lycée Pierre Mendes France de Tunis, en train d'écrire une quelconque présentation que peu d'entre-vous liront avec un minimum d'intérêt. Mais qu'importe ? Les littéraires sont toujours incompris (Oui, nous sommes des littéraires en première scientifique. Paradoxe, dites-vous ?). Nous avons toujours considéré les présentations quelque peu fades et inutiles. Connaître une personne, ou une classe, ne passera jamais par les mots (même si nous ne sous-estimons pas leur pouvoir.) "Car le mot, qu'on le sache, est un être vivant". (C'est Victor Hugo qui a dit ça !). Ne nous confondons pas en parenthèses et en apartés, rentrons dans le vif du sujet, en espérant avoir au moins attiré votre attention sur notre présentation pour le moins... marginale (Oserons-nous dire : Anticonformiste?).Nous sommes donc une classe de première scientifique, composée en partie de "littéraires refoulés". Certains nous considèrent comme étant "gamins" et "immatures". Nous vous avouons que nous avons rarement vu de classe aussi... spéciale. Tout le monde nous le dit. Mais le fait de vivre dans une telle ambiance de cohue et de rires, n'est pas injustifié. (Attention, gros cliché #1: ) La révolution du Jasmin nous a tous ébranlés, tous autant que nous sommes, chacun à sa manière. (Bien que cette appelation venue tout droit des USA nous insupporte, appelons-là ainsi, faute de mieux.) Certains d'entre nous ont radicalement changé. Se sont tournés vers l'extrémisme religieux. Notre pays "allait droit dans le mur", comme on dit ici (Dékhel fi hit). D'autres personnes, telles que celles qui vous écrivent à l'instant, tentent, du mieux qu'elles peuvent, de changer les choses derrière leur petit écran d'ordinateur (Gros cliché #2). A l'heure où certains battaillent pour l'application de la charia pour la présente constitution, d'autres personnes (cf Gros cliché #2), sous la direction de leur professeur d'histoire-géographie et d'éducation-civique, Mme Gailmain, mettent en place leur propre constitution. Une Tunisie Utopique. Laïcité, égalité, fraternité (Gros cliché #3). C'est beau, on y croit. Mais la réalité est toute autre. Un an déjà est passé, et la Tunisie n'est plus ce qu'elle était. Les Niqab assombrissent nos rues (Gros cliché #4), et les barbes des salafistes attrappent la poussière de nos sols. Nous avons peur de tout, surtout les filles. Mais bon, cet été, nous nous promènerons en maillots de bain, qu'importe le nombre de damnations aux enfers qu'ils nous prometteront. A présent, nous travaillons sur la situation de la France à l'heure des élections présidentielles, celle de la constitution profondément anti-démocratique de la Hongrie, et celle de la Tunisie actuelle, croulant sous le poids de la faim, la pauvreté et le chômage, combinée à une situation politique instable et une incapacité de la part du gouvernement à remettre le pays sur le droit chemin.Mais arrêtons de "blablater", et sans plus de cérémonie, nous mettons fin à votre supplice. Respect à ceux qui ont tout lu, tant pis pour les autres.
Maya², Nabli & Tira (oui, en plus de notre penchant pour la littérature, nous partageons le même prénom..) 1°S1


vendredi 2 mars 2012





Bonjour, Nous sommes un groupe de 1ere S en Tunisie au lycée français Pierre Mendes France. En cours d'éducation civique juridique et sociale, encadré par notre professeur d'histoire et de géographie Mme Gailmain, nous traitons des sujets en rapport avec l'après révolution tunisienne et la naissance espérée d'une nouvelle démocratie, en l'occurance les aspects juridiqe, politique et social d'une constitution qui à notre avis serait idéale pour la Tunisie. Grâce à l'étude sur les différents systèmes démocratiques étrangers, principalement européens, nous sommes parvenus à rédiger le préambule de notre constitution en nous rassemblant en tant qu'"assemblée constituante". Nous avons mis en relation nos idées pour aboutir enfin à un commun accord sur les lois. Cette expérience a été très bénéfique pour notre esprit critique et argumentatif car nous avons joué les rôles des politiciens et nous avons abordés des sujets d'actualité parfois tabous jusque là en Tunisie. Dernièrement nous nous sommes répartis en 3 groupes ayant différenst axes de recherches mettant en relation L'Europe moderne (La France à l'heure d'élections et la nouvelle constitution de la Hongrie) et la Situation actuelle de la Tunisie. Nous sommes heureux et fiers de partager nos idées et notre travail avec vous. Cordialement, les élèves de la 1ère S2 groupe 2.



lundi 6 février 2012

François Mitterrand
et
la guerre d'Algérie





I)la politique de François Mitterrand

Voici, un extrait du discours de François Mitterrand, dans la une de L’Écho d’Alger le 7 novembre 1954.
Ce discours fut prononcé quelque jours après l’insurrection du 1er Novembre. En effet pendant cette nuit une nouvelle organisation d’insurgés , le Front Libérateur National (FLN), provoquent des attentats simultanés et dévastent des fermes, écoles et gendarmeries dans plusieurs dizaine de régions comme les Aurès, Kabylie et Constantinois . Des attaques qui visaient les Européens d’Algérie, et qui auront fait environ 10 morts. À la suite de cette attentat, la présence du FLN se fera de plus en plus important, notamment en appelant la population Algérienne à se rebeller pour « reconquérir la liberté ».
Ce jour deviendras « La Toussaint Rouge » ou « La Toussaint Sanglante » .
C’est à la suite de ce drame que François Mitterrand, 1er ministre de l’intérieur et responsable de L’Algérie, depuis 1954 , tint son discours qui fut publié dans le quotidien L’Echo d’Alger : « L’Algérie, c’est la France. Et la France ne reconnaîtra pas chez elle d’autre autorité que la sienne. Le seul arbitre des différents entre les citoyens, c’est l’État. Le seul responsable de l’ordre, c’est l’État. Les meneurs ont-ils cru que l’opinion française se diviserait et finalement les laisserait agir à leur guise ? Ils ont alors oublié que derrière le gouvernement tous les Français, qu’ils soient de la Métropole ou de l’Algérie, se grouperaient pour défendre le bien commun, la terre commune, la République enfin. » Ce texte à souvent été traduit par «la seule négociation c’est la guerre ». Pourtant Mitterrand au début des années 1954, reste favorable à l’autonomie (interne) de l’Algérie comme il l’a été en 1952 pour la Tunisie et le Maroc. Cependant l’Algérie est une vieille région Française, et la majorité les politiciens de l’époque n’acceptent pas l’idée de l’indépendance tout comme F. Mitterrand. Dans l'histoire de la France, l'Algérie est une région ancienne de puis 1830, 30 ans avant la Savoie ! Ce qui pourrait expliquer l'attachement des français à l'Algérie, et leur refus de lui donner son indépendance. François Mitterrand décide alors de proposer des réformes :

  • Une augmentation des investissements sociaux dans l'agriculture et l'éducation.
  • Egalité entre citoyens ( Européens d'Algérie et musulmans )
Vers Mi novembre il se rend en Algérie pour organisé la répression, il envoie tous les hommes dont il dispose : des CRS, des militaires, en tout 5000 hommes. Il prononce aussi un discours sécuritaire à Khenchela.
Par la suite Mitterrand interdit aux généraux les bombes incendiaires, néanmoins il accepte l'envoie d' avions pour mitrailler les combattant du FLN et l'envoie de renfort parachutistes.
Mais suite aux soulèvements du Front Libérateur National (FLN), Mitterrand décide de mettre fin à l’insurrection. Le FLN est devenu l'ennemie numéro 1, il ne faut pas prendre le risque que ces insurgés politise les indigènes. Pour cela les forces répriment sans nuances et tout suspect est désigné terroriste ! De plus pour faire taire le FLN l'armée sort les armes lourdes .


Mitterrand veut assainir la police d'Alger et décide de les échanger avec des « fonctionnaires vertueux », c'est la loi du 20 janvier 1955 . Mais cette reforme tombe en février car les Européens d'Algérie ne veulent pas que François Mitterrand s'immisce dans leurs commissariats. De plus dans le même mois le gouvernement de Pierre Mendes s'écroule .
Le FLN multiplie les attaques et les sabotages en provoquant de terribles massacres. Le 20 août 1955, le FLN lance une série d’attaques dans l’Est du pays. 39 villes et villages sont attaqués à midi ; ce sont les massacres de Philippeville et Aïn Abid . Suite à ce carnage des centaines de corps d'hommes, femmes et enfants sont retrouvés, ce sont tous des occidentaux. En réponse à ces événements, les forces Française répondre elles aussi par un massacre.. et des milliers de Musulmans sont abattus. Peu après le nombre de soldats double encore pour atteindre les 160 000 .

Le 1 février 1956, le front républicain gagne les élections. Guy Mollet devient Président du Conseil et s’entoure de François Mitterrand nommé ministre de l'Etat, chargé de la justice .
Le 15 février lors d'un conseil des ministres organisé par Robert Lacoste (le nouveau gouverneur) Francois Mitterrand répond oui à la question « Doit-on procéder à des exécutions capitales en Algérie ? ». Après ce conseil , le gouvernement demande à l'assemblé les pouvoirs spéciaux, et le 12 mars 1956 elle accorde les pouvoirs spéciaux à Robert Lacoste et aux militaires et les principe d’une justice républicaine sont bafoués à l'encontre de François Mitterrand. Suite à cette décision Pierre Mendès France démissionne .


En Algérie le nombre de soldats français augmente encore , on compte 400 000 soldats en tout !
Cependant le FLN continue les attaques, le 8 mai 1956 ils tuèrent 20 militaires
Les forces armées arrêtent et tuent tout les individus ayant le profil « d'un combattant indépendantiste ». Mitterrand qui n'avais pas encore vraiment réagis contre toute ces attaques meurtrières, décide d'utiliser la guillotine . Le premier insurgé que fit condamné par Mitterrand , était un combattant accusé d'avoir participé à une attaque, Ahmed Zabana, il fut exécuté le 19 juin 1956 . Par ces condamnations, le gouvernement espérait calmer l'Algérie et mettre fin au événements. Effectivement au début de la mise en place de la guillotine, les indépendantiste deviennent impuissant faces à elle.
L'ONU décide de calmer les échanges entre la France et L'Algérie, et oblige les Britanniques et Français à quitter l’Égypte. Les militaires et surtout les parachutistes tuent beaucoup d'Algérien depuis qu'ils possèdent les pouvoirs spéciaux, François Mitterrand et indigné et impuissant devant ces événements. Dans une lettre adressé à Guy Mollet, François Mitterrand écrit : « Je ne peux que m’élever contre l’exercice de tels pouvoirs par l’autorité militaire. » mais cette lettre reste sans effets. Puis fin mai 1957 le gouvernement de Guy Mollet tombe, et le président René Coty ne renomme pas Mitterrand, c'est la fin de Mitterrand et la guerre d'Algérie.
Jamais la France durant cette période n'aura parler de guerre d'Algérie mais juste de crise algérienne.

La guerre d'Algérie à provoquer la mort de 27 500 militaires français et européens d'Algérie et d'environ 250 000 musulmans .Une guerre meurtrière auquel la métropole et L'Algérie non fait que se répondre par des massacres. Mitterrand n'aura pas atteint son objectif ; de devenir président mais il aura montré sa pertinence au long de ses événements car malgré son opposition aux pouvoirs spéciaux donné aux militaire, F. Mitterrand n'a pas démissionné, peut-être par stratégie politique. Mais il faudra attendre 1881 pour qu'il deviennent enfin Président de la République.

II) Les actions du FLN et leur conséquence sur la politique Française et Algérienne




Le FLN ( Front de Libération Nationale) est un mouvement populaire algérien qui était très répandu pendant la guerre d'indépendance de l'Algérie .
Ce mouvement est né en 1954 et s'est illustré lors des émeutes de novembre 1954 qui marquent le début de la guerre d'Algérie(voir ci dessus),celui-ci sera dirigé par Mr Ben Bella.
Le FLN est le principal acteur du déclenchement de la guerre d'Algérie et du courant révolutionnaire présent au sein de la population.
Ce mouvement possède également des forces armées baptisés ALN ( armée de libération nationale) et organisent des séries de guérillas en Algérie pour manifester leur mécontentement.
En effet en novembre 1954 ils organisent un attentat qui marquera le début de la guerre d'Algérie. Cette attentat sera sévèrement punis par une répression des forces françaises le 8 novembre.


Au début de l'année 1955,le nouveau ministre de la justice français ,François mitterand décide d'envoyer des gendarmes français regarnir les différents commissariats. Pour contrer cette politique, le FLN décide d'empêcher le gouvernement français a s'adapter a la situation tendue en Algérie,et décide d'organiser un mouvement de soulèvement musulmans et une « chasse a l'homme » dans des fermes voisines. Cela s'ensuivit par une sévère répression par les habitants européens. Dans le même temps,en France,le gouvernement de Pierre Mendes France tombe et cède la place au gouvernement socialiste Guy mollet qui,entre autre,a francois mitterand comme ministre de la justice.

Désormais le FLN possède une grande influence sur la population musulmanes et crée ainsi une tension entre les différentes populations algériennes et surtout entre les européens et les musulmans.
Lors de l'arrivée du gouvernement de gauche de Guy mollet en 1956, il y a déjà une grande tension en Algérie et qui pour certain ne peut que mener a la guerre (c'est le souhait du FLN )
Pour rétablir la paix ,le président du conseil Guy mollet n'a pas d'autre choix que d'affronter militairement le responsable de cette situation: c'est a dire le FLN.
Cette décision amènera plus de 400000 militaires français en Algérie. La guerre suit son cours et l'armée française utilise tout les moyens possibles pour rallier la population a leur cause:
-La torture est utilisé pour le démantèlement du FLN
-propagande
En 1957, le FLN est vaincu militairement a Alger par l'armée française mais les attentats et les guérillas continuent menés par des musulmans désespérés et partisans du FLN.
Malgré cette victoire le gouvernement ne trouvent pas de solution a la crise algérienne et cela débouche sur une remise en cause du gouvernement socialiste qui tombera en 1958.
cette crise aura pour conséquence le retour du générale de Gaulle au pouvoir qui proposera une paix au FLN mais ce n'est qu'en 1959 que de vrai négociation sont engagés et qui aboutiront au accords d'Evian en 1962.
Le FLN devient donc le premier parti algérien avec Ben Bella comme premier président de la république algérienne.

Frise récapitulative:


mardi 31 janvier 2012

Le 8 mai 1945 en Algérie



Le 8 mai 1945 en Algérie et les événements qui en découlent.


Le 8 mai 1945, l’Allemagne capitule, l’armistice est donc déclaré. Toutes les populations fêtent cet événement en allant dans les rues. En particulier à Paris où les Champs Elysées sont envahis de monde. Les colonies, qui participaient à l’effort de guerre pour leur métropole, célèbrent avec joie cette nouvelle. Cependant en Algérie, une partie des musulmans réclame à cette occasion l’indépendance. En effet, les Algériens estiment qu’après avoir aidé la France dans cette guerre en leur fournissant des matières premières et des hommes, s’être battu à ses côtés mais aussi avoir contribué à libérer la France de l’Allemagne, ces musulmans pensent mériter davantage de reconnaissance. Ils souhaitent avoir leurs propres droits sociaux, juridiques et politiques. Les Algériens sortent donc dans les rues des principales villes avec un nouveau drapeau qui deviendra le drapeau national de l’Algérie.

A Sétif et Guelma les manifestations tournent à l’émeute. A Sétif, un porte-drapeau algérien est tué par un policier. Le début de la révolte commence. De nombreux européens sont tués (102 morts environ) et encore plus d’Algériens, même si la France estime le nombre de morts de seulement 1500 par l’intermédiaire de Andrian Tixier. En revanche les services américains annonce 17 000 morts Algériens lors de ces manifestations.
La répression de la France ne tarde pas dans ces villes car les autorités françaises ont peur que ces révoltes enflamment toute l’Algérie. Celle-ci est le pivot de l’empire colonial français, ces répressions pourraient donner des idées aux autres colonies de la France.
Au lendemain de ces manifestations sanglantes le calme est revenu dans les villes, et l’insurrection est contenue dans celles-ci. En revanche dans les campagnes, les habitants ont eu vent des événements de Sétif et de Guelma, et se mettent à tout détruire : ils cassent et brûlent tout ce qui a un rapport avec l’empire colonial ; de plus ils tuent des français. C’est la raison pour laquelle ceux-ci prennent des armes pour se défendre et se protéger des Algériens.
Suite à ces événements la révolte française commence. Plus de 40 000 hommes sont mobilisés, ils bombardent des villages entiers. Un comité de salut public, illégal, est mis en place pour anéantir le complot arabe. Ce rassemblement réunis des français de toutes les couches et les tendances sociales et politiques.

En métropole dès le 9 mai la presse se fait échos de perturbations en Algérie, en ne parlant que des morts français, mais en aucun cas le drame de Sétif n’occupe la première page des journaux. En France au contraire on continue à célébrer la victoire sur les nazis.
Le 10 mai a lieu les funérailles des français tués lors des révoltes. A cette occasion De Gaulle prononce un discours où il exprime sa volonté de réprimer tout mouvement des arabes contre les français. Les grands colons réclament des armes et une répression impitoyable, ils exigent aussi la tête de Fehrat Abbas, qui est une autre figure du nationalisme algérien. A Sétif, l’armée a pris le contrôle de la ville. Sous la peur les habitants s’enferment chez eux, qu’ils soient français ou algériens. Un couvre feu est même mis en place. C’est un climat de terreur qui règne renforcer par la diffusion de certaines photos et surtout de celle du secrétaire du parti communiste ayant les mains broyées. Les armées, composées principalement de tireurs sénégalais et marocains, tiraient sur tout ce qui bougeaient, c’est a ce moment que, profitant de la situation, des pilleurs récupéraient les objets laisser dans les maisons vides. La légion étrangère a « nettoyé » l’Algérie sans procès ni aucune pitié. En métropole tous ces événements sont censurés même si certaines rumeurs sur la répression y arrivent malgré tout.
Le 20 mai, alors que l'armée débarque dans les villages de Sétif et regroupe quinze milles villageois sur la plage, les avions bombarde le rivage de la plage. Les tireurs algériens, ignorant ce qu’il s’est passé durant leur absence en Algérie, reviennent couvert de gloire. Après avoir été acclamés dans les rues d’Alger, les militaires algériens restent bloqués près d’une semaine dans la capitale sous les ordres de leurs supérieurs. Ceux-ci ne rentreront chez eux que le 24 mai. A Paris, l’écho de la répression se poursuit grâce notamment à la presse. En même temps, le ministère de l’intérieur français souhaite censurer le nombre de morts qui est déjà minimisé par rapport à la réalité. Adrian Tixier annonce, lui, 102 morts européens dans « Les événements du Constantinois », et 1500 morts algériens, cependant, les services américains annoncent, eux, 17000 morts algériens. Les anglais et les américains, pourtant au courant de ce drame, n’interviendront pas.
Pendant et après les années 1945, aucun pays , que se soit le Royaume Uni , Les Etats-Unis ou les Soviétiques , ne réagit , ni ne pose de questions à la France à propos des affaires algériennes. Ces pays veulent retrouver le statu quo d’avant guerre. Les premiers enjeux de la Guerre froide apparaissent déjà à ce moment, en effet la France est allié aux USA qui ne condamne pas les actes des français. La France quant à elle, a d’autres priorités que les insurrections dans les colonies. Elle doit rétablir avant tout l’autorité dans les territoires qui sont les siens.
En Algérie la « machine judicaire » est en marche : Les prisonniers de Sétif et de Gualma sont « jugés » en Novembre 1945. Leurs sentences seront atroces :

- peine de mort
-10 à 15 ans de prison
- tortures
En Janvier 1945 le général De Gaulle démissionne de son poste. Ce même mois Hadji et Madhim sont libertés. Les Algériens enfermés en prison, ne bénéficieront que partiellement de l’armistice. En Algérie tout semble être rentrés dans l’ordre. Le Général Duval à dit : « je vous ai donné la paix pour 10 ans, si la France ne fait rien cela recommencera en pire et de façon irrémédiable.

La guerre d’Algérie à débuter durant cette période : en effet les Algériens n’ont plus confiance en la France. En effet si la paix semble rétablit, la déchirure entre algérien et français est irréparable. Suite à la répression les algériens rejoindront les partis nationalistes. En Algérie ont sait désormais que l’indépendance ne pourra s’acquérir que par une lutte armée. La décolonisation est un grand enjeu de l’après guerre ainsi pour les métropole conserver leurs colonies est primordial. La guerre d’Algérie éclatera en 1954 et durera jusqu’en 1962, année de l’indépendance algérienne.

Témoignage d’un algérien qui a vécu la répression :
Lahcene Bekhouche
« - Ils [les soldats français] nous ont emmenés sur le pont, ils nous ont attachés avec du fi de fer barbelé, le fil était tellement serré que le sang giclait, les traces sont toujours là [il montre ses chevilles où apparaissent les marques], c’était de la barbarie. Une fois qu’on a tous été attachés, l’un des gendarmes a dit à son collègue : « - Celui là, on le jette ? », l’autre a répondu – « oui ! ».
Alors, il en a jeté un par-dessus le pont. Il est passé à celui d’après en posant la même question : « on le jette ? – oui !! »
Il a fait un clin d’œil et la jeter par-dessus bord en le poussant avec son pied.
Puis mon tour est arrivé, aujourd’hui je ne comprends toujours pas pourquoi le lieutenant a eu pitié de moi. J’étais jeune à cette époque. Il a dit :
« Non non, le petit là, laissez le tranquille ! ». L’adjuvant a demandé à ce que l’on m’enlève les fils de fer barbelé. Il me les ont retirés et m’ont remis dans la camionnette. »

Ce témoignage atteste de l’horreur de la répression et de la faiblesse du « jugement » qui ne tient que d’un homme et de son humeur. Les Algériens resteront marqués à vie par ces épisodes de l’après guerre qui devaient être joyeux et qui ont tourné au drame.


http://www.toutlemaghreb.com/forums_/Coups_de_plumes/le_contraste_historique_du_8_mai_1945_sur_les_deux_rives_.php

Cette photo à été prise lors des manifestations, le 8 mai 1945, à Sétif. Sur ce cliché ont peut clairement apercevoir le « nouveau » drapeau Algérien crée spécialement pour cette occasion. Sur cette imagine on peur voir que les gens sont heureux de la victoire de la France contre le nazisme, même qu’en même temps la lutte pour l’indépendance est primordiale. Les manifestations étaient, à la base, calmes et pacifistes. L’émeute à Sétif a, en effet, commencé car un porte drapeau algérien avait refusé de baisser son drapeau alors que des officiers français le lui ordonnaient, les policiers lui ont donc tiré dessus ce qui à provoquer l’indignation des manifestants, pour la suite que l’on connaît.

mardi 24 janvier 2012

L'Immigration Algérienne en Lorraine




Introduction

Le XXe siècle est une période qui connaît une grande vague migratoire, particulièrement en France. En effet nous connaissons des flux importants d'immigrés venant d'Algérie pour diverses raisons que nous allons aborder dans une région, la Lorraine. Quelle est l'origine de la population Algérienne présente en Lorraine? C'est en répondant à cette question que nous allons voir tout d'abord que cette immigration a connu deux flux importants : un avant la Seconde Guerre Mondiale et un autre après .

I. Les conséquences de la première guerre mondiale


a) Durant la Première Guerre Mondiale

Tout débute lors de la première guerre mondiale, la France a besoin de main d'oeuvre et doit donc faire appel à ses colonies afin d'avoir un avantage sur les Allemands. La Lorraine n'est redevenue française qu’à la fin de la première mondiale. Donc de 1871 à 1918, elle n’était pas trop concernée dans l’immigration en France puisque l’Algérie était une colonie française .Les Français recrutent quelques Algériens pour en faire des soldats ou comme travailleurs civils dans les mines ou dans les usines. On compte environ 80000 travailleurs et 175000 soldats venant d'Algérie dont 35000 auraient été tués au front. Les soldats Algériens faisaient partie de l’armée d’Afrique qui constituait environ 6% de l’armée française. Ils sont choisis à participer aux combats les plus durs sur le front afin d’éviter des pertes de l’armée métropolitaine. Ceux qui ne sont pas envoyés comme soldats sont utilisés à l’effort de guerre, comme la production d’armement, aéronautique, transport, mine, etc.… Leur aide a été très précieuse pour les Français . on assiste à de nombreux mariages mixtes à cette époque.

b) Dans les années 1920

La plupart des travailleurs coloniaux recrutés pendant la Première Guerre Mondiale sont rapatriés dans les mois qui suivent l'armistice mais l'expérience de la guerre a permis aux Algériens de connaître la métropole et ainsi de tisser les premiers contacts avec la société française. C'est pourquoi les Algériens sont nombreux à vouloir rester en France pour fuir la misère de leur pays. Dans les mines de Lorraine, 80 % de la main-d’oeuvre est étrangère.
Dans les années 1920, on peut voir sur le document, une reprise de l'immigration en provenance d'Algérie et des autres pays, car après la guerre, la France a besoin de main d'oeuvre pour se reconstruire et doit donc à nouveau faire appel à eux.

c) Dans les années 1930

Nous pouvons voir une baisse d'étranger à partir de 1930 jusqu'en 1955, en effet cela s'explique par l'augmentation de français par acquisition qui n'arrête pas d'augmenter (environ une multiplication par 2 tous les dix ans) mais cette baisse est aussi du à la crise de 1930 . En effet plus de 100 000 Algériens travaillent en France et y restent afin de gagner de l'argent car là ou ils vivaient, souvent dans les régions agricoles, le travail rémunérateur y était rare. De plus, il était assez fréquent que des jeunes hommes décident de partir pour un temps en métropole, afin d'obtenir un peu d'argent, pour monter ensuite un projet chez eux (taxi, petit commerce, etc...), et pouvoir construire une maison pour leur famille. De plus, les Algériens étaient français à l'époque, ils ne changeaient pas de pays mais de région ce qui a facilité la migration des Algériens. La France fut le premier pays d'immigration entre les deux guerres.

II. Les Conséquences de la seconde guerre mondiale

a) Pendant la seconde guerre mondial

À cette période, une grande partie des Algériens présents en Lorraine ont été impliqués, à une plus ou moins grande échelle, dans la guerre. Comme pour la première mondial, ils ont été recrutés pour en faire des soldats ou comme travailleurs civils. C'est ainsi que de nombreux Algériens ont trouvé la mort. Ce qui explique la baisse de populations étrangères en Lorraine. Mais ce phénomène s'explique également par la naturalisation d'une partie des Algériens restants.
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b) Les Trente Glorieuses

Les Algériens étaient français lorsqu' ils sont partis pour travailler dans les mines. À l'époque, ils pouvaient se déplacer sur le territoire français sans demander de papiers spécifiques.

Les Algériens ont été très surpris en arrivant en Moselle d'après-guerre : une région très froide, très marquée par la guerre, et où les gens parlaient peu le français! Beaucoup d'Algériens venus à cette époque ont appris l'Allemand ou le patois (platt).

Souvent ils venaient dans l'optique de rentrer vite en Algérie, mais certains ont finalement fait venir leurs femmes et se sont installés en famille en France. D'autres sont rentrés après une carrière plus ou moins longue.

Après la guerre, les conditions de vie en Moselle étaient rudes. Les Algériens étaient logés dans des baraques en bois très anciennes, les mêmes qui avaient servi juste avant à loger les prisonniers de guerre (russes, puis allemands). Ces baraquements ont été détruits par la suite, et remplacés par des foyers pour célibataires, où toutes les nationalités étaient mélangées. Les Algériens qui se mariaient ou amenaient leurs femmes grâce au regroupement familial dans les années 60, ont ensuite eu droit au logement de la mine comme les autres mineurs, des maisons de taille plus ou moins grande selon le nombre d'enfants.

Après la guerre, une partie des bâtiments français ont été détruits. Ce problème va engendrer une reconstruction de la France, ce qui aura pour conséquence de créer une demande de main d'oeuvre. Le bâtiment va donc faire appel encore une fois aux Algériens. Ces Algériens vont également être demandés dans les usines et les mines. Le mécanisme des Trente Glorieuses va faire que les Algériens vont pouvoir acquérir des emplois fixes. Ainsi, des Algériens vont décider soit de retourner dans leurs pays, soit de s'installer définitivement en France avec leur famille. Ils seront ensuite naturalisés par la suite.


c) Des Trente Glorieuses à aujourd'hui


Les Trente Glorieuses vont se poursuivre ainsi jusqu'au premier choc pétrolier en 1976.Ce choc pétrolier va avoir pour effet de "stopper" les Trente Glorieuses.Les algériens vont être très fortement touchés par le chômage car ils vont faire partie des premiers employés à être licenciés.Ils auront par la suite beaucoup de mal à retourner dans le monde du travail et vont soit manquer de travail soit vont trouver des emplois précaires (travail pénible,peu rémunéré,horaires difficiles...).Ils auront ainsi du mal à retrouver une situation stable et devenir propriétaires.Tout ceci va participer à les "expulser" de la société.

Conclusion
Ainsi nous avons vu l'origine de la population Algérienne présente en Lorraine.En effet ces vagues migratoires ont commencé vers la premiere guerre mondiale où la France a utilisé sa colonie Algérienne pour faire venir de la main d'oeuvre qui servira plus tard à la guerre. Leurs conditions de vie étaient rudes car ils habitaient par la suite (apres la seconde guerre mondiale) dans des baraquements insalubres. Puis à la fin des trente glorieuses, ils ont été fortement touchés par le chomage puis par la précarité. C'est ainsi que les Algériens font partie de la popoulation Lorraine.

Remerciements:
Nous tenons à remercier les auteurs du livre Mineurs Algériens et Marocains en Moselle qui, en plus des informations qui nous été fournies par le livre ont eu l'amabilité de répondre nos questions par mails.